L’église et la chapelle

 

 

Église de Saint-Agnan.

Les frères convers qui venaient de l’abbaye de Fontenay bâtirent une chapelle au XIIe siècle qui mirent sous le vocable de Saint-Agnan. Cette chapelle resta sans titre paroissial, jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Les habitants se rendaient le dimanche à l’office dans la paroisse le plus près de chez eux. En 1650, ils adressèrent une supplique à l’évêque d’Autun monseigneur Claude de la Magdelaine, fils de François de la Magdelainemarquis de Ragny. Le prélat mit le nouveau bénéfice dans la dépendance de l’archiprêtré de Quarré-les-Tombes et en donna la collation à l’abbé de l’abbaye de Fontenay. En 1667, la paroisse comptait 40 familles et 200 communiants qui avaient tous fait leurs pâques, à l’exception des deux filles de Blaise Lucand, dont la vie immorale était publique6.

Pour subvenir au besoin de leur curé les paroissiens s’obligèrent à lui donner : la quarantième gerbe de leur seigle outre la Vingtième qu’il payait déjà à l’abbé, du beurre aux Rogations, du fil… François Bazin voulut améliorer le sort du curé et légua en 1686, une somme de deux mille livres pour être employée en biens-fonds. En échange de quoi on devait célébrer, chaque semaine pour le repos de son âme et celle de ses ancêtres, une messe à laquelle on inviterait au prône du dimanche précédent, tous les paroissiens avec lesquels on dirait un Pater et un Ave à la même intention7 On acheta avec cette somme, deux belles métairies qui coûtèrent 1 800 livres, et qu’on engagea ensuite, à Guy Chartraire, héritier du bienfaiteur, pour une rente perpétuelle de 90 livres que l’abbé de Fontenay porta plus tard à 110 livres. Enfin en 1747, le curé et les fabriciens en firent une cession perpétuelle et irrévocable au seigneur, moyennant une rente annuelle de 340 livres.(valeur contemporaine approximative: 3825€)

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, Saint-Agnan fut le lieu d’un pèlerinage, le mardi de Pâques, pour tous les environs : Dun-les-PlacesSaint-BrissonSaint-DidierSaint-Léger-de-Fourches, qui s’y rendaient en procession. Il ne cessa que vers 1835. En 1667, on s’y livrait déjà à divers abus : d’ivrognerie, de débauches, de jurements et de batteries8.

Il avait été fondé en 17419, dans l’église, une confrérie de Saint Hubert, pour porter : chaque habitant de la paroisse, à l’imitation du saint patron, à la pratique des vertus morales et chrétiennes10. Elle se composait du curé, du seigneur, fondateur et capitaine né, d’un lieutenant, d’un enseigne, d’un secrétaire et d’un trésorier, choisis parmi les membres résidant de la paroisse. Aucun confrère ne pouvait plaider sans la permission du capitaine, qui employait, avant de l’accorder, tous les moyens possibles de conciliation. Au jour de la fête de la Saint-Hubert, les membres de la confrérie devaient se trouver en armes au château de Saint-Agnan, pour aller à la chasse dans le lieu indiqué par le capitaine. Article 14 : Celui qui tuait un chevreuil, un sanglier, était tenu de l’en prévenir aussitôt, sous peine de voir sa médaille enlevée et son nom rayé du registre11. Les statuts furent lus à la messe paroissiale le  et signés par le curé : Millot, les officiers nommés : Chartraire de Montigny, capitaine ; Claude Louet, lieutenant Pierre Armand, enseigne ; Jean-Marie Guyot, secrétaire ; Joseph Pompon, receveur des deniers de la Confrérie.

L’église fut reconstruite en 1836 et vient de faire l’objet d’une restauration complète, la mettant bien en valeur. Cet édifice presque aussi large que long possède une espèce de clocher qui s’élève sur le portail de l’Ouest dans lequel fut placé une seconde cloche en acier fondu au mois d’. L’ancien cimetière était situé derrière l’église, exigu, il n’était pas clos en 1667 et l’on pouvait y voir les bêtes y paître et les marchands étaler leurs denrées. Le nouveau se voit à flanc de coteau, face au lac, sur la route menant aux Blancs. Une croix en calcaire de 1889 y est érigée, classée à l’inventaire général du patrimoine12.

Au début de 1846, l’encart des Champs Bornoux dépendait encore de la paroisse de Quarré-les-Tombes et fut rattaché à Saint-Agnan, à la suite d’un accord entre l’évêque de Sens, monseigneur Mellon de Jolly et l’évêque de Nevers, monseigneur Dominique-Augustin Dufêtre. En 1856, un joli presbytère fut reconstruit un peu en avant de l’ancien, qui était misérable.

La chapelle Saint-Pierre

Au nord, vers le Moulin-Brûlé, se trouve une chapelle, près de l’étang, où autrefois les paroissiens se rendaient en procession. C’est ici que repose l’ancien maire Dansain Jean Mathieu et son épouse Anne, il l’a fait restaurer vers 1834.Sa date de fondation est inconnue, elle est pendant longtemps un lieu de pèlerinage. Menaçant de ruine, elle est relevée en 1872. La chapelle est d’une architecture simple avec une entrée au bel encadrement de pierre, cette entrée est condamnée et ne comporte qu’une baie vitrée permettant de voir la dalle de pierre gravée au nom de la famille, Dansain. L’intérieur ne comporte qu’un petit autel et un bénitier en pierre inclus dans le mur. Derrière cette chapelle s’élève une stèle à la mémoire du Maquis Vauban, qui y passa l’hiver 1943-1944. Une stèle y fut inaugurée le  en hommage aux combattants de l’ombre13.

La tradition veut que près du hameau des Gueniffets, bâti sur une hauteur, de l’autre côté de la prairie, est une pièce de terre dite : Le Couvent qui aurait abrité un couvent de femmes. Aucun texte ne vient étayer cette transmission orale. Aucune fouille ne fut entreprise.

(1)Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saint-Agnan (Nièvre) de Wikipédia en français (auteurs)

(2) Source : Le patrimoine des Communes de la Nièvre

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